Les opéras de Magnard sont assurément la partie de son œuvre la moins bien servie au disque.
Il n’existe aucun enregistrement de Yolande, qui ne subsiste du reste plus que sous sa forme chant-piano, la partition d’orchestre ayant disparu.
Il n’y a pas davantage d’enregistrement officiel de Bérénice. C’est le grand (et pour ainsi dire le seul, le cas de Yolande étant très particulier) manque de la discographie de Magnard. Tout le matériel est disponible, et les talents ne manquent pas. Reste la question financière.
Heureusement, nous avons Guercœur.
Tout a commencé dès 1933, moins de deux ans après la création posthume de l’ouvrage sur scène. Arthur Endrèze, le créateur du rôle-titre, en enregistra deux extraits (« Où suis-je ? » et « Le calme rentre dans mon cœur ») sous la direction de François Ruhlmann, qui en assura également la création.
Puis, en 1951 parut une « version condensée », par l’Orchestre Radio-Lyrique de la R.T.F. sous la direction de Tony Aubin, avec, dans les rôles principaux, Bernard Demigny (Guercœur), Fernand Faniard (Heurtal) et Marisa Ferrer (Gisèle).
Mais bien sûr, la référence est, et reste à ce jour, le formidable enregistrement réalisé par Michel Plasson en 1986 (au milieu de son cycle de la quasi intégrale symphonique de Magnard) à la tête de l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Dans les rôles principaux, des noms qui font rêver : Hildegard Behrens (Vérité), José Van Dam (Guercœur), Gary Lakes (Heurtal) et Nadine Denize (Gisèle).