Le premier enregistrement d’une œuvre symphonique de Magnard n’est pas le moindre : la Troisième Symphonie sous la direction d’Ernest Ansermet, avec « son » Orchestre de la Suisse Romande, en 1968. C’était le dernier enregistrement de ce chef d’orchestre, l’un des plus grands de tout le XXe siècle, à la tête de cet orchestre qu’il avait lui-même fondé en 1918, et dont il avait tenu les rênes pendant près d’un demi-siècle.
Puis, entre 1983 et 1989, l’infatigable défenseur de la musique française, Michel Plasson, grava, lui aussi avec « son » Orchestre du Capitole de Toulouse (il en a été le chef titulaire de 1968 à 2003), la quasi intégralité de l’œuvre symphonique de Magnard. Seuls manquent la Suite dans le style ancien et l’Hymne à Vénus.
Il se trouve qu’au cours de ces années, en 1985 précisément, cet Hymne à Vénus a été enregistré par l’Orchestre Philharmonique de Liège dirigé par Pierre Bartholomée.
Quant à la Suite dans le style ancien, elle fut aussi disponible pendant cette période, mais dans sa version pour piano à quatre mains (par Christoph Keller et Katharina Weber).
Il faudra attendre 2001 pour en avoir la version originale pour orchestre, grâce à Mark Stringer à la tête de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, dans un enregistrement de toutes les œuvres symphoniques de Magnard, à l’exception des symphonies.
Entre temps, entre 1997 et 1999, parurent coup sur coup deux très belles intégrales des symphonies :
Jean-Yves Ossonce à la tête du BBC Scottish Symphony Orchestra,
puis Thomas Sanderling dirigeant l’Orchestre Symphonique de Malmoe.
Les quinze années suivantes ont assez calmes, avec seulement deux enregistrements d’œuvres isolées :
L’Hymne à Vénus par l’American Symphony Orchestra dirigé par Leon Botstein en 2010,
et le Chant funèbre par l’Orchestre National de Lille dirigé par Jean-Claude Casadesus en 2014.
Mais entre 2017 et 2019, Fabrice Bollon, à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Fribourg enregistrait, en 3 CD sortis à quelques mois d’intervalle, la première (et splendide) intégrale de toute l’œuvre symphonique de Magnard :
d’abord les relativement célèbres Troisième et Quatrième Symphonies,
puis les presque confidentielles Première et Deuxième Symphonies,
et enfin toutes les œuvres isolées.