Yolande

Drame en musique en un acte (livret A. Magnard). Opus 5
Gustave Ricard, portrait de femme
Gustave Ricard, portrait de femme

Composition :

  • Livret : septembre 1888 – mars 1889 (A. Magnard).
  • Musique : mars 1890 – octobre 1891.

Création : 27 décembre 1892, au Théâtre de la Monnaie, Bruxelles, sous la direction de Philippe Flon, chef des choeurs M. Roger. Avec Alba Chrétien (Yolande), Henri Seguin (le Comte Robert), Anna Wolf (Jeanne), Charles Danlée (le Chapelain).

Dédicace : « A mon ami Augustin Savard ».

Édition : Partition d’orchestre perdue. Transcription pour piano et chant par A. Savard chez Choudens, 1892.

Présentation :

Écrit par Magnard (livret compris, comme il le fera pour ses deux grands opéras de la maturité) quand il avait vingt-cinq ans, Yolande est un opéra en un seul acte, d’une durée d’un peu moins d’une heure. Yolande est désespérée et inquiète de l’absence de son mari, Robert le Hardi, parti depuis longtemps aux Croisades. Quand il revient, elle meurt de bonheur dans ses bras. Désespéré à son tour, il songe à mourir aussi, quand Yolande lui apparaît, transfigurée, et lui demande de garder la foi, afin qu’ils se retrouvent dans la vie éternelle. Robert s’y résigne, et demande pardon. Voici ce qu’a écrit Octave Maus, dans L’Art moderne du 1er janvier 1893, juste après la création : « C’est un très pur joyau d’art que cette partition d’Yolande dont le Théâtre de la Monnaie nous offrait mardi la primeur. Joyau ciselé avec amour par un artiste d’une probité rare et d’un goût sûr, à la main déjà experte, à l’esprit mûri par un labeur silencieux et concentré. Le drame – développement psychologique de deux caractères – est conduit avec le souci de donner une expression musicale fidèle aux pensées et aux paroles des personnages, et l’union du poème et de la musique est si étroite qu’on ne pourrait les détacher l’un de l’autre. »

Dans la Correspondance (lettre à Guy Ropartz du 6 décembre 1888) :

« Vous êtes bien gentil de me demander des nouvelles de mon chevalier. Il commence à sortir du ventre de son père ; mais quelle effroyable difficulté que l’exécution d’un drame lyrique ! Quelle arithmétique navrante des pieds et des mesures ! Je ruminerai la chose encore cinq ou six mois, puis j’attaquerai. Je me sens porté inévitablement vers la musique théâtrale. Tant pis et tant mieux ! Si je fais une ordure, vous serez de ceux qui sauront que j’ai fait tous mes efforts, et l’estime de trois ou quatre gaillards comme vous me suffit. Le reste, raca et raca, rime riche, consonne d’appui, caca et raca. »

Voir aussi :

La création d’Yolande (Bruxelles, 1892)

Yolande à Berlin (septembre 2018)