Très rarement jouée, cette œuvre d’un Magnard encore étudiant (elle est du reste dédiée à son « maître et ami Vincent d’Indy ») était donnée par l’Orchestre Philharmonique de Fribourg dirigé par Fabrice Bollon.
Première belle surprise, en arrivant : l’annonce de la parution imminente de toute l’œuvre symphonique (les 4 symphonies, l’Ouverture, les Hymnes à la Justice et à Vénus, le Chant funèbre et la Suite dans le style ancien), enregistrées par ces mêmes interprètes.
Deuxième magnifique surprise, ensuite : la très grande qualité de l’exécution de la Première Symphonie de Magnard (et, en première partie, du Deuxième Concerto pour piano de Brahms, avec Adam Laloum), avec un orchestre d’une très grande richesse, capable de textures très variées, fort bien maîtrisé par un chef fougueux et précis. On sent qu’après avoir joué tout Magnard, ils sont en terrain connu.
Et enfin, troisième surprise, très émouvante : le travail d’Anne Sadovska, artiste plasticienne, qui avait réalisé un décor numérique à partir des œuvres de la peintre Ondine Magnard, fille du compositeur. Elle a fait un formidable travail en trois dimensions, et elle a su faire très bien fonctionner l’alchimie entre les sons du père et les couleurs de la fille.
Ajoutons que tout cela se passait dans le couvent des Dominicains de Haute-Alsace, un lieu absolument sublime.
©Bartosch